Comment être un bon manager ? Chacun s'interroge sur ce sujet au moins une fois dans sa vie professionnelle. Que vous le soyez déjà ou que ce soit une volonté d'évolution de carrière, la question est plus que légitime en 2024. Le management évolue tout comme ses pratiques. Pour y répondre, Olivier Mesly, Christophe Rethore et Olivier Braun, professeurs à ICN Business School, se sont penchés sur le sujet dans leur article Comment se mettre d’accord en entreprise ?.
La culture du management
Dans de nombreuses entreprises occidentales, les prises de position personnelles prennent souvent le pas sur l’esprit d’équipe. Au lieu de chercher à atteindre un consensus, l’objectif devient de faire triompher son propre point de vue. Par égo ou pour s'attirer les honneurs, l'approche est contre-productive et peut avoir des conséquences négatives voire toxiques. Être un bon manager, ce n'est donc pas ça. Fort heureusement dans d'autres sociétés et cultures, comme l'exemple du Japon, la donne est différente.
Un de nos auteurs a d'ailleurs travaillé avec Mitsubishi sur les marchés internationaux. Au pays du soleil levant, la réussite est collective et ne passe jamais par l'individuel. Le manager japonais favorisera toujours le consensus plutôt que le conflit en responsabilisant ses équipes. Il sera également plus attentif à ses collaborateurs, avec une intelligence émotionnelle décuplée, qu'à leurs résultats.
De retour en Europe, il a été frappé par le manque de cohésion et la concurrence des idées et comportements délétères y prévalant parfois. Le management à la française se veut plus directif malgré la possibilité de confronter ses idées et de contester les décisions hiérarchiques. La force du débat, n'est-ce pas ça être un bon manager ?
Les recherches récentes de nos enseignants montrent pourtant que l’on peut identifier des facteurs clés de consensus (FCC).
Être un bon manager grâce aux FCC
Que sont exactement les FCC ? Ce sont des éléments organisationnels et humains qui font que les équipes de projet arrivent à mettre de côté les intérêts individuels trop invasifs au profit du bien commun. Grâce à ces recherches, notamment auprès de gestionnaires de projets et de groupes de projets, quatre ont été identifiées.
En premier lieu intervient l’établissement de normes comportementales incluant l’écoute mutuelle. C’est-à-dire une communication ouverte et constructive entre les individus. Lorsque les membres d’un groupe se sentent appréciés, ils sont moins anxieux et plus enclins à s’exprimer librement. Ils partagent mieux leurs idées novatrices, possiblement productives, voire transformationnelles. Les relations interpersonnelles et le sentiment de confiance s’en trouvent inévitablement renforcées. Ceci facilite la résolution des conflits, qui sont inévitables, et encourage la créativité.
Suit le respect de la triple contrainte de budget, de qualité et de calendrier de livraison. C’est ce qui permet d’optimiser les décisions eu égard aux ressources disponibles. Mais aussi de se concentrer sur la réussite plutôt que sur l’échec. Ainsi que d’offrir un cadre cohérent pour chaque membre de l’équipe. Également d’adopter une gestion proactive des risques (externes) et vulnérabilités (internes). Enfin de satisfaire toutes les parties prenantes, investisseurs et clients y compris.
Il s’agit aussi de mettre en place un système de croyances commun axé sur un but clair. C’est un puissant levier qui permet à tous de partager une vision cohésive, d’aligner leurs efforts et actions. Ainsi les équipes peuvent augmenter l’efficacité globale du travail en cours. Les membres se sentent connectés, engagés et davantage équipés pour surmonter les obstacles ou résoudre les problèmes. Cette résilience contribue à façonner une culture d’entreprise positive et motivante.
Anticiper méticuleusement les imprévus est le quatrième FCC. Il existe des imprévus que l’on peut anticiper (il est possible que l’on ait plus de clients que prévu lors de l’ouverture d’un commerce). Il existe aussi ceux que l’on peut anticiper mais pour lesquels on ne peut offrir de solutions immédiates, car hautement contextuels (il est possible qu’un défaut de fabrication se présente). Enfin il existe des imprévus qui semblent inimaginables pour toute personne sensée (Apollo 13). Ce sont souvent ces derniers qui mettent la cohésion du groupe à rude épreuve. L’anticipation méticuleuse des imprévus permet d’identifier et d’évaluer les risques liés à un projet et les vulnérabilités des processus internes et des parties prenantes. L’adaptation rapide qui en découle limitera la panique, le stress, et les coûts supplémentaires, ces derniers minent l’esprit d’initiative et la confiance.
Et vous, seriez-vous un bon manager ?
Pour résumer, être un bon manager, c'est s'ouvrir aux FCC. Ces éléments sont essentiels pour le succès des équipes de projet. Ils permettent de transcender les intérêts individuels au profit du bien commun en :
- favorisant une communication ouverte
- respectant les contraintes de budget, de qualité et de calendrier
- instaurant un système de croyances commun axé sur un but clair
- anticipant méticuleusement les imprévus
Ces facteurs renforcent la confiance, la créativité et l'efficacité globale des équipes, tout en limitant les risques et les coûts supplémentaires. En intégrant ces FCC, les équipes de projet peuvent non seulement atteindre leurs objectifs, mais aussi créer une culture d'entreprise positive et motivante, capable de surmonter les défis les plus complexes.
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