Le 5 décembre 2024 : L’avenir de la protection sociale : privatisons, fiscalisons, ou “peut mieux faire” ?
De 19h à 20h30, avec 30min réservées au débat, suivi d'un cocktail. Venez profiter de cette soirée sur le campus ICN de Paris La Défense.
Pour tous renseignements : lesheuresmandarines@icn-artem.com
La protection sociale est-elle déjà aux mains du privé, gérée par des algorithmes détenus par des compagnies d’assurance ? On entend parler d’un système de santé à deux vitesses, voire de médecine préventive grâce à l’IA, d’un retour à la responsabilité individuelle, d'épargner pour sa retraite dès le plus jeune âge, et en même temps d’un contrôle de l’Etat par la fiscalisation de la protection sociale, et tout ceci dans une urgence qui est le déficit qui ne cesse de se creuser. Qu'en est-il réellement ? Que peuvent les fintech telle que la blockchain qui sont aujourd’hui utilisée pour lutter contre la fraude à l’assurance ? Mais qui gouverne réellement la protection sociale ? L'État ou les administrateurs de Bercy, les lobbyistes, les syndicalistes ou le MEDEF, les assureurs militants, les mutuelles solidaires, les algorithmes et l’IA, etc. Et qu'en est-il des assurés ? Telles seront les questions abordées lors de cette conférence animée par des passionnés de protection sociale et de débat.
Esprit sport es-tu là ? Vous êtes-vous jamais demandé : quelles règles économiques favorisent l’apprentissage d’une culture de compétition : que la meilleure ou le meilleur gagne ! Utopie socialiste ou marché libre et concurrentiel ?
Le 2 juillet 2024 : L'argent du foot
De 18h30 à 20h30, avec 30min réservées au débat, suivi d'un apéro-match à 21h. Une soirée dédiée au football sur le campus ICN de Paris La Défense.
Pour tous renseignements : lesheuresmandarines@icn-artem.com
Il n’y a pas de bulles spéculatives dans le football ! Il n’y a que des superstars, c’est la faute à Bosman si les joueurs ont aujourd’hui des salaires mirobolants. L’arrêt Bosman ouvre le bal du marché des talents du ballon rond en Europe.
C’est le sport collectif le plus populaire de la planète ! Pas à ces débuts où le football était uniquement joué par des artistocrates anglais. C’est en devenant un sport populaire, démocratique, qu’il est devenu une machine à cash.
Et aujourd’hui, l’économie du foot entre dans une nouvelle phase de développement avec le football féminin, hein ?? Les économistes l’ont nommée l’ère de l’hypermodernité ... Kesako ?
L'économie du foot décrypter par 3 passionnés du ballon rond :
Avec les experts et participants, nous avons échangé sur le temps dédié au débat et pendant le cocktail pour parler de :
Pour comprendre l’hypermodernité (temps de lecture 4 minutes) : L’économie du football entre dans une nouvelle ère (theconversation.com)
Et pour aller plus loin :
La compétition rien que la compétition : que la meilleure ou le meilleur gagne !
Esprit sport es-tu là ? Vous êtes-vous jamais demandé : quelles règles économiques favorisent l’apprentissage d’une culture de compétition. Celles de l’« utopie socialiste » ou celles du marché libre et concurrentiel ?
La ligue américaine de football, la Major League Soccer (MLS), affiche un ticket d’entrée de 325 millions en 2022 pour le Charlotte FC contre les 10 millions décaissés par les 10 clubs originels en 1996 pour créer la ligue. Avec une affluence moyenne de 22 000 supporters, elle talonne les clubs de ligue 1 et les perspectives de développement sont vertigineuses avec la coupe du monde 2026 co-organisée avec le Mexique et le Canada qui réunira pour la 1er fois 48 équipes.
Et c’est bien la ligue américaine qu’on qualifie d’« utopie socialiste ». Pourquoi ?
D’abord, la MLS a une gestion qui « socialise » les pertes et les profits : partage de la rente entre investisseurs et joueurs, salaires plafonnés, obligation de mettre au pot commun… Deuxièmement, la DRAFT, qui régule la compétition des talents favorise le club le plus faible et challenge le plus fort : le club qui arrive dernier au classement annuel peut choisir le meilleur joueur issu des compétitions universitaires, et ainsi rebattre les cartes de la compétition.
On pourrait même parler de « communisme minimal » pour reprendre les mots d’Alain Badiou, appliqué au foot. Guidée par l’amour et l’éthique de la compétition, ce que la MLS cherche à accomplir est l’égalité des chances dans le sport. Et c’est une belle réussite sportive. Sur les 29 clubs, 19 ont déjà gagné le titre de la MLF ou sont arrivés en finale. En chiffre, c’est 30% de la billetterie qui est mise au pot commun, ainsi qu’un pourcentage des revenus des transferts des joueurs, sachant que celle-ci rapporte 80% des ressources de la ligue. Ce qui veut dire qu’à l’arrivée de superstar telle que Lionel Messi à l’inter Miami si le stade est plein, par cet effet de ruissellement très organisé, tous les clubs de la ligue en bénéficient.
Tout principe ayant ses exceptions, le salary cap n’est pas toujours appliqué pour recruter les très jeunes joueurs ou les talents notamment étrangers. D’un point de vue strictement économique, certains diront que ce business model « socialiste » n’est pas efficient car les joueurs sont payés en dessous de leur valeur de marché.
Avec les perspectives de croissance liées à la coupe du monde, la donne pourrait changer. En Europe, la ligue est dite ouverte et la compétition y est féroce entre les clubs et les talents. L’entrée du football européen dans l’hypermodernité (financiarisation + médiatisation + mondialisation) génère des inégalités croissantes entre les clubs en même temps que le ballon rond reste un vecteur puissant de promotion sociale !
D’un sport d’aristocrates anglais, le football se popularise et devient un vecteur de promotion salariale avec la constitution d’équipe dans les usines Peugeot avec le Football Club de Sochaux (1928) ou les mines du Nord pas de Calais avec le RC Lens (1906), et le débauchage des talents par les propriétaires démarre avec celui des ouvriers, s’étend vers le Grande Bretagne, l’Europe centrale et l’empire colonial.
Aujourd’hui, le marché ultra libéral des talents est en Europe. La taille du gâteau n’a cessé de grossir ainsi que la rémunération des joueurs avec le tiercé : billetterie, droits de rediffusion, revenus commerciaux.
Mbappé gagne 5000 fois le salaire minimum quand Georges Bess, ballon d’or en 1968 était à 500 fois. Comme le talent de superstar est unique, en économie on parle d’effet Pavarotti…jusqu’à l’arrivée de nouveaux talents qui viendront à leur tour capter l’intégralité de la rente : the winner takes it all !
L’économie du football européen rappelle celle de Robin des bois et pour reprendre la formule de Daniel Cohen : « le football est le seul cas où des jeunes, venus le plus souvent de milieux populaires, rackettent des milliardaires avec le consentement de ceux-ci. »
La victoire des footballeuses américaines pour l’égalité des salaires marque le début d’une féminisation du ballon rond.
Les 28 clubs de la United State Women’s Soccer National Team (USWNT) lancent une class action auprès de Equal Employment Opportunity Commission contre la fédération de football américaine.
Victoire en 2022, elles obtiennent une égalisation du « prize money » de la coupe du monde avec une convention collective qui court jusqu’en 2028 ! Tous les revenus de la coupe du monde masculine - qui rapporte presque 10 fois plus - et féminine seront mis dans un pot commun et partagés à parts égales (primes de participation, de match, revenus commerciaux…). C’est une véritable révolution dans le monde du foot, l’accord d’égalité parfaite des rémunérations aux sélections a été suivi par les fédérations anglaise, espagnole, etc.
Pour la petite histoire, lorsque la class action est retoquée en 2017, les économistes disaient que les footballeuses avaient simplement choisi un contrat moins risqué que celui des hommes et qu’il était donc normal qu’elles soient moins rémunérées. C’est d’ailleurs souvent le cas sur le marché du travail, l’inégalité de salaire vient en partie du fait que les femmes choisissent des secteurs moins rémunérateurs1. Mais les inégalités salariales entre homme et femme au sein d’une entreprise pour un même poste demeurent importantes de l’ordre de 10% et s’expliquent à la fois par des discriminations, une position plus faible dans la négociation, et aussi par des tâches et responsabilités différentes2 …
Janvier 2023 marque le début d’une nouvelle ère pour le football féminin. Le club fondé par l’actrice Nathalie Portman, la capital-risqueuse Kara Nortman et Julie Uhrma en 2020, qui comprend également 13 anciennes joueuses de l’équipe nationale féminine des États-Unis et un certain nombre d’autres militants, athlètes et actrices telles que Jennifer Garner ou Eva Longoria, vient d’être racheté par un couple d’investisseur Bob Iger, CEO de Walt Disney et sa femme Willow Bay pour une valeur estimée à 250 millions de dollars.
Le nouveau président d’Angel City FC a déclaré à The Athletic : « En ce qui me concerne, nous allons être la première équipe féminine à avoir une valorisation d’un milliard de dollars en cinq ans… Il n’y a pas de meilleur investissement aujourd’hui que le sport féminin. »
Angel City FC, c’est :
1 La référence sur ce sujet reste article de David Card, Ana Rute Cardoso, Patrick Kline, Bargaining, Sorting, and the Gender Wage Gap: Quantifying the Impact of Firms on the Relative Pay of Women , publié dans The Quarterly Journal of Economics, Volume 131, Issue 2, May 2016
2 Pour la France, la dernière étude est celle de Marco G. Palladino, Alexandra Roulet, Mark Stabile, publié par la Banque de France en 2024. Ci-joint le lien : Closing the gaps: gender pay trends in France | Banque de France (banque-france.fr)
Et vous, que vous apportent Les Heures mandarines ou que souhaitez-vous aborder comme thématique pour les prochaines conférences ? N’hésitez pas à nous le dire. Cela ne vous prendra qu’une minute.
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ICN Business School et ICN Creactive Funds sont les soutiens historiques pour la création des Heures mandarines, lieu de réflexion et de réseautage à Paris La Défense. Leur ambition pour ce lieu est qu’il devienne un espace de réflexion, de débats et d’action sur des problématiques sociétales. Ainsi notre volonté est d’ouvrir les esprits sur les manières de penser l'individu dans son environnement, avec ses multiples familles d'appartenance : famille au sens propre, association, entreprise, société, etc.
Quelques références que nous aimons beaucoup à propos des Heures mandarines :
C’est le nom de la liqueur créée par Antoine-François de Fourcroy, comte d'empire, chimiste de Napoléon 1er, la Mandarine Napoléon
Thierry Marx, décideur qui médite et ex-chef cuisinier du Mandarin oriental disait “Mettre l’amour et l’amitié au coeur de son management”
Impact : le turnover dans les équipes se situe autour de 80% l’année suivant l’ouverture d’un établissement similaire, et était réduit à 30% pour le Mandarin Oriental
(source : Ces décideurs qui méditent et s’engagent, un pont entre sagesse et business, par Sébastien Henry, Collection Stratégies et management, Dunod, 2014)